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COLLECTION DE PENSÉES ET AUTRES THÈMES RELATIFS AU PAYSAGE.

20 Septembre 2017 

Les rues étaient comme des rubans jetés sur une page blanche, ni vraiment plates ni vraiment droites. 

C’était parfois le crépuscule parfois l’aurore, ce n’est pas que l’on ne savait pas distinguer l’un de l’autre mais plutôt que les deux se laissent la place simultanément. A y penser : comme des ampoules que l’on allume puis éteint. Du bleu à l’orange. 

Un groupe de six ou bien sept personnes. Filmé, la caméra trace des cercles autours de nous. 

Nous ne savons pas comment chacun peut rentrer chez soi. Immobiles à plusieurs reprises aux arrêts de bus pour regarder les plans… Personne ne sait qui écouter mieux que l’autre. 

On fini par emprunter un passage qui tourne autours d’un immeuble rond. On descend et on arrive plus bas sur deux grands axes séparés et entourés de larges bandes d’herbe. 

3 Février 2017

"Laisse à l'idée qui vient inopinément (<einfall>), débarquant sans crier gare de quelque pays lointain, sauvage peut-être, laisse à cet hôte étranger le soin de troubler l'intérieur de ta maison, l'agencement de tes pensées et de ta mémoire au lieu de la refouler à la frontière". 

JB Pontalis, Ce temps qui ne passe pas.

2 Février 2017

J’aimerais prendre comme point de départ l’idée recueilli dans un livre de François Jullien que dans l’acte d’observer un paysage, ‘le perceptif devient affectif’. Il ajoute que l’expérience du paysage concerne autant ‘la vue’ que ‘le vivre’. La promotion du pays en paysage met l’observateur sous-tension avec une partie du monde, elle ouvre la singularité du voyeur à une certaine connivence et l’ancre dans le monde. Julien poursuit : on passe d’une dépendance locale à une « appartenance globale » ; il cite Nietzsche [Le voyageur et son ombre, §338] 

« Ce paysage devient « mon » paysage, ce lieu faisant un « lien » (…) je réagis soudain si intimement à lui que je ne peux l’attribuer qu’au résultat d’un passé partagé ». 

Pour Jullien cette relation avec le paysage est de nature atavique, Le paysage appartient au passé du voyageur qui lui confère sa légitimité et son appartenance au monde 

 

Pour moi, le paysage est « tampon » entre l’insaisissable de ce qui nous entoure et mon désir de conquête de cet environnement. C’est un produit culturel, une forme d’appréhension du monde ouverte à une diversité de culture. La culture représentant : « un lien entre une civilisation précise et une humanité universelle » comme l’écrit Terry Eaggleston, [Une Idée de la Culture, METTRE EDITEUR]  

D’une certaine manière Y. Ozu illustre cette réflexion par son habileté à utiliser le paysage comme élément narratif qui accompagne le spectateur entre deux actions. Dans un premier temps celui-ci agit comme un filtre transitif, redonnant à l’histoire une forme de temporalité et redéfinissant son espace narratif, il l’élargit. 

Le spectateur ayant intégré l’action précédente, le paysage intervient alors comme un interlude familier dans lequel les symboles proposés sont connus : la nature ou bien une pièce nue de trop de détails hormis un objet simple. Le spectateur est ainsi mis sous tension dans l’attente de la poursuite de l’histoire. Cette ellipse permet à l’observateur de devenir voyageur, se fantasmer dans l’histoire en s’appropriant ainsi le décor car il est plus facile de se projeter dans le paysage quand il n’y a pas de détails imposés à notre rêverie. 

J’essaye d’inscrire mon travail quelque part entre ces réflexions collectées. Je fais des images en espérant ouvrir un instant méditatif pour les autres mais aussi dans l’espoir d’inscrire mon travail dans écho entre ma culture et l’invitation à celle d’autrui. 

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